La position 69 : bien plus qu’un mythe érotique
La position 69 est souvent présentée comme une sorte de passage obligé de l’imaginaire sexuel. Deux corps imbriqués, tête-bêche, qui se donnent du plaisir mutuellement avec la bouche. Oui, sur le papier, c’est excitant. Mais dans les faits ? Cette position peut être gênante, déséquilibrée, trop “performance” et parfois frustrante si elle est mal abordée.
Pourtant, pratiquée avec écoute, conscience et confort, elle peut devenir une expérience sensuelle et complice, où les corps s’accordent dans un échange réciproque et fluide. Pas une performance gymnique, mais un vrai moment de lâcher-prise partagé.
💬 Questions à poser à son/sa partenaire avant de tester
Parce qu’une sexualité badass, ça commence toujours par une bonne communication. Avant de te lancer tête-bêche, pose les bases :
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“Tu te sens à l’aise avec l’idée de donner et recevoir en même temps ?”
➤ Pour vérifier si c’est le bon moment pour ce type d’échange simultané. -
“Tu préfères qu’on se cale dans une version plus confortable, genre sur le côté ?”
➤ Pour éviter les galères de positions inconfortables dès le départ. -
“Est-ce que t’as des préférences niveau rythme, intensité, ou zones à éviter ?”
➤ Parce que même si c’est une position classique, chaque corps est unique. -
“Si on se sent pas à l’aise, on stoppe sans pression, ok ?”
➤ Pour installer un vrai cadre de confiance, sans obligation de performance. -
“Tu veux qu’on en parle après pour ajuster si besoin ?”
➤ Le débrief sexy post-câlin, c’est un outil magique pour évoluer ensemble.
D’où vient le nom “position 69” ?
C’est simple et visuel : les deux chiffres, 6 et 9, représentent deux corps face à face, tête-bêche, chacun ayant la bouche au niveau des organes génitaux de l’autre. Ce terme existe dans de nombreuses cultures (on le retrouve dans le Kama Sutra sous le nom de viparita karani), mais le nom “69” s’est imposé dans les représentations occidentales à travers le porno et les récits libertins.
Le souci ? Ce côté trop codé, trop “figure imposée”, qui met parfois la pression. En réalité, la version la plus érotique du 69 est celle que vous réinventez à deux, selon vos envies et vos corps.
Les avantages de la position 69 (quand elle est bien vécue)
Le 69 offre un plaisir mutuel et simultané, ce qui peut renforcer l’intensité et la complicité entre partenaires. C’est un jeu d’égal à égal, qui permet une connexion unique : on donne du plaisir pendant qu’on en reçoit, on écoute les soupirs tout en les provoquant. Cela peut créer un cercle vertueux d’excitation, où les corps se répondent, se mirent, se dégustent. C’est aussi une position qui permet une exploration orale plus libre, sans forcément aller jusqu’à la pénétration. Idéal donc pour les partenaires en quête de sensualité non pénétrative ou de redécouverte du corps.
Elle peut aussi être une réponse à certaines dynamiques inégalitaires dans la sexualité (ex : la fellation comme “devoir conjugal”) : ici, chacun·e est actif·ve et réceptif·ve à parts égales. Une sorte d’anarchisme érotique bienvenu, qui plaît beaucoup aux esprits libres.
Mais soyons honnêtes : tout le monde n’aime pas le 69 (+ notre quiz inside)
Et c’est OK : car la position 69 a aussi ses inconvénients très concrets, qu’on oublie trop souvent de nommer.
D’abord, elle exige une synchronisation pas toujours évidente : il faut être capable de se concentrer sur le plaisir de l’autre sans perdre le fil du sien, ce qui peut être difficile, surtout si l’un des deux est plus à l’aise avec la stimulation orale. Il y a aussi la question du confort : tête en bas, appui inconfortable, angle pas optimal… Résultat, on peut vite se crisper, ce qui va à l’encontre du relâchement nécessaire au plaisir profond.
Autre point : les différences de taille entre partenaires peuvent rendre la position très compliquée. Et puis soyons réalistes, tout le monde n’a pas envie d’avoir le nez enfoncé dans l’intimité de l’autre en plein effort. Il faut oser le dire sans tabou : ce n’est pas sale, mais ça demande une vraie intimité, un certain niveau de confort avec le corps de l’autre (odeurs, fluides, poils, etc.).
Si tu veux savoir si tu es prête à tenter, fais notre quiz :
💞 Suis-je prête pour la position 69 ?
Comment (ré)enchanter le 69 à ta sauce
Miser sur le confort d’abord
Avant toute chose, installez-vous bien. Trop de gens se lancent dans le 69 sur un coin de lit ou un canapé bancal. Mauvaise idée. Préfère un lit ferme avec des coussins, ou même un matelas au sol. Si l’un des deux partenaires est allongé et l’autre au-dessus, il faut s’assurer que personne ne s’écrase ni ne force sa nuque. Une alternative très appréciée : la position latérale, où vous êtes allongé·es côte à côte, en 69 “horizontal”. Moins spectaculaire, mais beaucoup plus agréable à vivre.
Oublier la performance, revenir au jeu
Le plus grand piège du 69, c’est d’en faire une sorte de “battle” : qui fait jouir l’autre en premier ? Qui assure le plus ? Non. L’idée, c’est l’échange. Et parfois, ça veut dire ralentir, se concentrer sur l’autre sans forcément “finir”. Parlez. Riez. Respirez. Si tu sens que tu n’arrives pas à te détendre pendant que tu stimules ton/ta partenaire, propose de faire les choses l’un·e après l’autre. Ce n’est pas moins excitant, c’est même souvent plus intense quand chacun·e reçoit pleinement l’attention de l’autre.
Réinventer la position selon vos envies
Il n’y a pas un 69. Il y en a mille. Tu peux jouer avec les hauteurs (l’un sur une chaise, l’autre à genoux), explorer le 69 assise sur le visage de l’autre (si l’autre aime dominer ou se soumettre), ou même en l’intégrant dans des jeux BDSM plus doux (immobilisation, bandeaux, etc.). L’essentiel, c’est que ce soit consensuel, excitant, et librement choisi. Il n’y a rien de plus badass qu’une sexualité sur-mesure.
Et dans les couples de femmes, comment ça se passe ?
Le 69 est une position très populaire dans les couples lesbiens ou queer. C’est une manière naturelle de valoriser le plaisir oral, central dans beaucoup de sexualités féminines, et de créer un espace ultra-intime. Le 69 peut se vivre de mille manières entre deux femmes : clitoris contre clitoris, langue contre vulve, ou simplement corps imbriqués dans une étreinte fluide. Encore une fois, la question du confort et de la liberté de mouvement est cruciale. Ce qui compte, c’est que le plaisir circule dans les deux sens, sans hiérarchie, sans pression.
N’oublie pas : tu n’as rien à prouver !
La position 69 n’est ni un “must” ni un tabou. C’est une expérience à explorer librement, selon ton envie, ton corps, ton couple. Ce n’est pas une acrobatie pour épater la galerie. C’est un terrain de jeu sensuel où l’on apprend à donner, à recevoir, à respirer ensemble. Parfois c’est magique, parfois c’est inconfortable, parfois c’est carrément drôle. Et c’est très bien comme ça. La sexualité badass, c’est avant tout une sexualité consciente et choisie. Alors si tu veux tenter le 69, fais-le pour toi, pas pour cocher une case.
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